Mon sang s'est mis à bouillir.

Mais je n’ai rien dit, j’ai ramassé mon petit bonhomme, séché ses larmes et continué mon chemin. Pourquoi perdre mon temps avec une langue de vipère ?
6 mois après la naissance de ses jumelles, jeune Papa remporte l'Open d'Australie!
Il est trop fort ce type, comment il fait? Moi il m'a fallu 7 mois après la naissance des grumeaux pour aller faire mon premier footing!
Ah oui, mais voilà, c'est un mec. Donc déjà, il a pas à se remettre d'un accouchement. Et puis c'est sûrement pas lui qui donne les biberons au milieu de la nuit, pas la journée non plus d'ailleurs. Ben oui, Roger Federer, alors que sa femme et ses filles étaient encore à l'hopital, il s'entrainait sur un court de tennis à côté. Quand elles ont eu 3 semaines, elles étaient dans un avion pour Montréal pour suivre Papa (avec maman et une nanny bien sûr). Il parait que c'est facile de voyager avec des bébés. Oui quand on voyage en première, qu'on a une armée de nounous et d'aides pour tout organiser. Oh bien sûr je suis mauvaise langue. Un peu jalouse aussi. Mais quand même, ça l'embêterait pas d'être un peu moins super humain de temps en temps?
Tous les parents de jumeaux peuvent confirmer, avec une poussette double, on ne passe pas inaperçu et on attire souvent les questions des passants curieux.
Ca commence généralement comme ça :
Le passant curieux: Ils sont à vous ? C’est des jumeaux ?
Pépette : (Non, non, c’est pas les miens, c’est des triplets, je les ai volés à la maternité et j’en ai vendu un mais personne ne s’en est rendu compte alors ne dis rien à personne) Euh oui, c’est des jumeaux…
Le passant : C’est des vrais?
Pépette : (Bon là, fair play, les premières semaines, avec le gros manteau, la capuche et le bonnet enfoncé jusqu’aux yeux, c’était difficile) Non, non, c’est des faux.
Le passant : C’est des garçons ?
Pépette : (Poussette bleue, manteaux bleus, couvertures bleues, qu’est ce que je peux faire de plus pour qu’on arrête de me poser la question ?!) Oui, oui c’est des garçons.
Le passant : Tous les deux ? Ah ben alors c’est des vrais jumeaux!
Pépette (qui ne se sent pas trop de leur faire une leçon de génétique, là devant la mare à canard ): Non, non, je vous assure, c’est pas des vrais, en plus, regardez, ils ne se ressemblent pas du tout.
Le passant : Ah bon d’accord … Là, le passant roule ses yeux et décide que la Pépette doit avoir le cerveau un peu embrumé, le passant lui pardonne, une maman de jumeaux, c’est connu c’est toujours fatigué et la fatigue, ça doit causer des troubles du cerveau.
Jusque là, rien de très original, on est tous passés par là mais attention, ça va commencer à se corser …
Le passant de plus en plus curieux : Et ils s’appellent comment ?
Pépette :(Ils ont des tétines avec leurs noms dessus. Décidément de l’argent jeté par la fenêtre) Liam et Noah.
Le passant, fier de lui : Ah ! Comme les frères Gallagher d’Oasis !
Pépette : Euh non, les frères Gallagher c’est Liam et Noel …
Le passant (qui commence à se dire que vraiment la grossesse multiple, ça laisse des sacrés séquelles): Ah bon vous êtes sûre ?
Pépette (qui a vérifié sur Wikipédia quand même après la première fois): Ben oui… Et là, Pépette s’en veut et s’en voudra pour le restant de ses jours. Et de ceux du Petit Chimiste aussi. Parce que la boulette, ils l’ont faite a deux…
Noah et Liam... ou est ce Liam et Noel?
Alors voilà, vous tous qui avez bien rigolé parce que vous aviez un Jean Bon dans votre classe, permettez moi aujourd’hui de vous donner une leçon importante : quand les parents donnent un prénom à leur enfant, ils ne sont généralement pas au top de leur forme. Le papa est un peu secoué d’avoir vu des trucs qu’il aurait certainement préféré ne jamais voir. La maman a l’impression de s’être fait écraser par un 33t, en marche avant et marche arrière. Tous deux se demandent comment ils ont réussi à fabriquer ce(s) petit(s) machin(s) si parfait(s) qui dor(men)t profondément dans ce bassinet. Et là, quelqu'un de bien intentionné leur balance : alors comment vous l(es) appelez ?
Alors oui, il y a des parents supers prêts, super organisés, qui décident de savoir à l’avance s’ils vont avoir un bébé à la fraise ou à la myrtille. Qui ont choisi le deuxième prénom, le troisième, le parrain, la marraine et l’université où leur progéniture ira faire médecine (ou droit si c’est une fille).*
Et puis il y a des parents qui se disent que c’est rigolo de garder la surprise, qui n’arrivent pas à se décider sur un prénom avant d’avoir vu la tête du petit mousse, qui sont paralysés par la responsabilité de donner un prénom pour toute – la – vie … Oh l’angoisse …
Vous l’avez compris, on tombait dans la deuxième catégorie.
On avait bien fait des listes de prénoms qu’on aimait, éliminé certaines combinaisons (Rox et Rouky, Tom et Jerry, Tic et Tac) mais on a passé des mois à reculer l’échéance, incapable de prendre une décision finale.** On s’était dit qu’on verrait bien. Quelle erreur de débutant.
Quand la sage femme qui commençait à trouver que twin I et twin II c’était ‘mignon mais quand même’ nous a suppliés de leur donner des prénoms, on a paniqué. On a choisi chacun notre prénom préféré dans notre liste de prénoms de garçons et on n’a même pas pensé à les associer l’un avec l’autre.
Résultat, il ne se passe pas une semaine sans qu’on nous rappelle notre nullitude***.
Parents indignes quatre heures à peine après la naissance… Qui dit mieux ?!
*Je n’ai rien contre ces parents, au contraire, si il y a une prochaine fois je ferais pareil pour éviter une deuxième grosse boulette.
**Paradoxalement, on avait choisi les deuxièmes prénoms!
**Oui j’invente un mot dans chaque billet. Et alors ?
Je suis maintenant habituée à me faire accoster par de parfaits étrangers qui veulent tout savoir sans rien payer sur ma progéniture, je suis également habituée à tous les commentaires qui vont avec la poussette double place. Mais il y a quelques semaines, j'ai entendu la meilleure de ma carrière de twin mum.
On était à Hogganfield Loch pour notre visite hebdomadaire aux balançoires lorsque j'ai croisé une bande de neds*, bouteilles de Buckfast à la main ... Prière intérieure pour qu'ils me laissent tranquille... Raté, ils s'approchent...
'Oh elle est trop bien ta poussette, tu veux pas me pousser, j'ai trop sommeil ...'
Je ne réponds pas. Ils se rapprochent.
'Oh mais y en a deux! Ils sont 'dead cute''
Je ne suis pas insensible à la flatterie, je commence à me détendre et à sourire.
'Ca a du te faire trop mal!'
Et là j'éclate de rire, celle là on ne me l'avais jamais faite!
*non educated delinquents, la 'racaille' de Glasgow pour reprendre un terme cher à notre Président
Ce weekend, nous sommes allés, les grumeaux, leur papa et leur Nana, faire notre sacro sainte visite dominicale aux balançoires (il y en a c’est l’église, nous c’est les parcs).
En l’espace d’une demi-heure, nous avons croisé pas moins de 3 autres paires de jumeaux. Quand on nous dit qu’il y en a de plus en plus !
D’ordinaire, je me contente d’un sourire de connivence avec les autres mamans, un sourire partagé qui en dit long, un sourire par lequel on comprend toute la fatigue, le travail que sont des jumeaux, mais aussi un sourire qui dit ‘qu’est ce qu’on en a de la chance’. Enfin, en général, je ne m’arrête pas. Sauf que là, on était avec la grand-mère d’Angleterre…
‘Oh c’est des jumeaux ? Nous aussi, on a des jumeaux…’ *
Elle aurait du être commissaire de police dans une autre vie. Elle leur a fait l’interrogatoire en règle, celui que tous les parents de jumeaux connaissent par cœur … oui, oui c’est des jumeaux … non, non, il n’y en a pas dans la famille… oui, oui, c’est du travail … oui, oui ils étaient un peu prématurés … et le poids de naissance … et l’accouchement … et les prénoms... Ca n’en finissait pas, la mémé qui te tient la jambe alors que tu essaies de t’en débarrasser… Qu’est ce que j’ai eu honte.
Heureusement, c’était dimanche, les parents étaient d’humeur joyeuse et détendue et ils se sont prêtés à l’interrogatoire avec beaucoup de patience et de gentillesse. J’ai même discuté un peu avec l’une des mamans qui avaient deux petits garçons de 5 mois. Elle était contente de voir qu’il y a effectivement de la lumière au bout du tunnel et je me suis dit que peut être, c’était pas une si mauvaise idée que ça d’accoster les autres parents de jumeaux …
Vous faites quoi vous quand vous croisez des parents de multiples?
*J’ai adoré son usage du ‘nous’. Elle les voit moins souvent que ma mère qui vit en France et ne s’est jamais levée au milieu de la nuit quand ils pleurent. Mais c’est ‘ses’ jumeaux aussi, passons ….
It is amazing how much attention you get when you’re pregnant. People hold doors for you or offer their seats in the bus and that’s nice. People also stare a lot and that’s not quite as nice especially when you feel like a big whale and have been forced to give up on wearing anything fashionable for the past few months or when they focus on your chest rather than your bump - yes perverts also target pregnant women. And very often, complete strangers feel the compulsive need to talk to you. Now that I look unmistakably pregnant, this is a conversation I find myself having pretty much everyday with random people, in shops, at bus stops, everywhere!
- Stranger: So ... when are you due? (favourite opening line, works better than "are you pregnant or just really fat?")
- Pepette: (in auto pilot) December.
- Stranger: Oh a Christmas baby, how lovely … (yes, people tend to forget there are 30 other days in December)
- Pepette: Well actually, I’m having twins so it’ll probably be late November.
- Stranger: Oh twins, what a great surprise! (surprise, yes, that’s one word for it, try “the news that’s going to turn your world upside down forever and make you weep in an uncontrollable panic”). Do they run in the family? (what they really want to ask is : did you conceive naturally or did you have fertility treatment? Fortunately, most people are a bit too polite for asking such a personal question at a bus shelter but a lady at my antenatal class asked me the question – must have been the hospital surroundings or the pregnancy hormones ...)
- Pepette: No they do not run in the family, neither on my side or my partner’s but I guess it has to start somewhere … (I normally leave it there and don’t tell people that they might be identical twins, which is just a joke from Mother Nature and has nothing to do with genetics. Unless I really want to get rid of the person, in which case I start using words like monozygotic, dichorionic and diamniotic. It normally does the trick and ends the conversation here and then.)
- Stranger: Well, you must be pretty pleased. And do you know what you’re having/what are you hoping for?
- Pepette: (At this point, I’m generally tempted to say we’re expecting a couple of giraffes – they start walking and feeding themselves within 24 hours of birth, how great is that ? – but I guess people might not get the joke and just think I’m being rude. And they would probably be right.) No, we don’t know yet, we’ve decided to keep it a surprise…
- Stranger: Oh, a surprise, that’s the best way! (Which is a lie. Studies have shown that more than 75% of couples expecting a child want to know the sex of their child before it’s born.)
At this point, most people have satisfied their curiosity and just leave me get on with whatever it is I’m trying to do at the time. Some people though don’t seem to know when to stop and proceed to tell me ‘horror stories’ about twins being born at 28 weeks or to remind me how lucky I am because their daughter/sister has been trying for a baby for years. I once had to get in the wrong bus just to get rid of a lady who had started telling me about her own childbirth experience in rather graphic details.
I guess I’d better get used to all the attention, I have been warned by twin mums that it’s only going to get worse when I start walking around with my double pram…
I guess it was only a matter of time before it happened.
Yesterday as I was drying the dishes after lunch in our work kitchen, one of my colleagues lunged in and went for a feel of my baby bump. With my two hands full I had no way of stopping her and I was so shocked anyway that I didn’t have time to think of anything to do or say.
I had been warned that once you’re pregnant your body becomes public property. It goes with the inappropriate questions and unwanted advice.
But I still can’t believe that people think it is acceptable to poke and prod expecting mums as if they are a lump of meat – what would they do or say if I went for a stroke of their jelly belly ?
If this becomes a regular occurrence I might have to get one of these, or even more explicit one of those!
Et voilà, encore près de 4 semaines qui viennent de s'écouler sans un seul billet ici. 4 semaines où nous avons commencé tout doucement à s'habituer à LA nouvelle, l'ouragan qui va bouleverser notre quotidien dans un peu plus de 5 mois! 4 semaines à annoncer la nouvelle à la famille, aux amis, au travail ... Les réactions sont très variées:
- ceux qui sont vraiment contents et pour qui des jumeaux sont une bonne nouvelle, "twice the fun and all that".
- ceux qui essaient d'avoir l'air contents mais qui en vérité s'inquiètent beaucoup - ça c'est la future grand mère par exemple, à des centaines de kilomètres qui se demande comment sa Pépette va s'en sortir sans elle avec deux nouveaux nés. L'inquiétude passe petit à petit et l'excitation monte - elle a commencé par doubler son stock de laine pour tricoter les brassières!
- ceux qui sont obsédés par l'aspect pratique au point de poser des questions presque inappropriées et distribuer des conseils pas toujours bienvenus. Ca va de la taille de notre appartement ou de notre voiture (oui, oui on sait qu'une Clio c'est trop petit pour des jumeaux) jusqu'à ma capacité à porter des jumeaux à terme ou à les mettre au monde par voie naturelle ... Ou plutot d'après eux mon incapacité parce que vraiment, avec ma taille, des jumeaux, c'est pas possible et une césarienne, ça va etre obligé .... Merci mais je laisserai les spécialistes en décider le moment venu.
- et finalement ceux qui essaient de dissimuler leur horreur/pitié - ça se voit dans les yeux, derrière le faux sourire forcé ... Pour eux les jumeaux, c'est vraiment double trouble et ils nous plaignent du fond du coeur. Ce n'est pas eux que nous appellerons pour les premiers babysitting!
Merci beaucoup pour tous vos messages sur mon billet précédent, vous avez toutes l'air de faire partie de la première catégorie et c'est exactement ce dont j'avais besoin. Parce que je ne vous mentirai pas, des jumeaux ça fait quand meme un peu peur au debut!
Depuis, nous avons aussi eu une autre échographie plus sophistiquée pour vérifier que nos bébés vont bien et évaluer le risque de maladies génétiques, en particulier les trisomies 13, 18 et 21. Nous avons pu en profiter un peu plus que la première. C'est plus facile quand on s'attend à voir deux bébés, plutot que d'apprendre la nouvelle par un "oh and here is the other one" ! Je n'apprendrais rien aux parents qui sont déjà passés par là mais c'est incroyable à quel point un foetus de quelques semaines ressemble déjà à un véritable etre humain, mais en version minuscule. Nos crevettes étaient en pleine forme ce jour là et faisaient des cabrioles dans tous les sens, ça promet! Je ne résiste pas à l'envie de poster les clichés et après c'est promis, c'est retour à la normale sur Il pleut il mouille!
Et je finirai avec la bonne nouvelle de la semaine, c'est que le Petit Chomeur sera de nouveau Petit Chimiste sous peu. Le vent tourne!
PS: Profitez bien du jour le plus long aujourd'hui - ici ce sera certainement barbecue, weather permitting bien sûr - et bonne fete de la Musique à mes lecteurs/trices en France !
PPS: Mon raccourci clavier pour les accents circonflexes a l'air de s'etre mis en grève, j'espère de façon temporaire et je m'excuse donc pour les nombreuses fautes d'orthographe.