Tous les parents de jumeaux peuvent confirmer, avec une poussette double, on ne passe pas inaperçu et on attire souvent les questions des passants curieux.
Ca commence généralement comme ça :
Le passant curieux: Ils sont à vous ? C’est des jumeaux ?
Pépette : (Non, non, c’est pas les miens, c’est des triplets, je les ai volés à la maternité et j’en ai vendu un mais personne ne s’en est rendu compte alors ne dis rien à personne) Euh oui, c’est des jumeaux…
Le passant : C’est des vrais?
Pépette : (Bon là, fair play, les premières semaines, avec le gros manteau, la capuche et le bonnet enfoncé jusqu’aux yeux, c’était difficile) Non, non, c’est des faux.
Le passant : C’est des garçons ?
Pépette : (Poussette bleue, manteaux bleus, couvertures bleues, qu’est ce que je peux faire de plus pour qu’on arrête de me poser la question ?!) Oui, oui c’est des garçons.
Le passant : Tous les deux ? Ah ben alors c’est des vrais jumeaux!
Pépette (qui ne se sent pas trop de leur faire une leçon de génétique, là devant la mare à canard ): Non, non, je vous assure, c’est pas des vrais, en plus, regardez, ils ne se ressemblent pas du tout.
Le passant : Ah bon d’accord … Là, le passant roule ses yeux et décide que la Pépette doit avoir le cerveau un peu embrumé, le passant lui pardonne, une maman de jumeaux, c’est connu c’est toujours fatigué et la fatigue, ça doit causer des troubles du cerveau.
Jusque là, rien de très original, on est tous passés par là mais attention, ça va commencer à se corser …
Le passant de plus en plus curieux : Et ils s’appellent comment ?
Pépette :(Ils ont des tétines avec leurs noms dessus. Décidément de l’argent jeté par la fenêtre) Liam et Noah.
Le passant, fier de lui : Ah ! Comme les frères Gallagher d’Oasis !
Pépette : Euh non, les frères Gallagher c’est Liam et Noel …
Le passant (qui commence à se dire que vraiment la grossesse multiple, ça laisse des sacrés séquelles): Ah bon vous êtes sûre ?
Pépette (qui a vérifié sur Wikipédia quand même après la première fois): Ben oui… Et là, Pépette s’en veut et s’en voudra pour le restant de ses jours. Et de ceux du Petit Chimiste aussi. Parce que la boulette, ils l’ont faite a deux…
Noah et Liam... ou est ce Liam et Noel?
Alors voilà, vous tous qui avez bien rigolé parce que vous aviez un Jean Bon dans votre classe, permettez moi aujourd’hui de vous donner une leçon importante : quand les parents donnent un prénom à leur enfant, ils ne sont généralement pas au top de leur forme. Le papa est un peu secoué d’avoir vu des trucs qu’il aurait certainement préféré ne jamais voir. La maman a l’impression de s’être fait écraser par un 33t, en marche avant et marche arrière. Tous deux se demandent comment ils ont réussi à fabriquer ce(s) petit(s) machin(s) si parfait(s) qui dor(men)t profondément dans ce bassinet. Et là, quelqu'un de bien intentionné leur balance : alors comment vous l(es) appelez ?
Alors oui, il y a des parents supers prêts, super organisés, qui décident de savoir à l’avance s’ils vont avoir un bébé à la fraise ou à la myrtille. Qui ont choisi le deuxième prénom, le troisième, le parrain, la marraine et l’université où leur progéniture ira faire médecine (ou droit si c’est une fille).*
Et puis il y a des parents qui se disent que c’est rigolo de garder la surprise, qui n’arrivent pas à se décider sur un prénom avant d’avoir vu la tête du petit mousse, qui sont paralysés par la responsabilité de donner un prénom pour toute – la – vie … Oh l’angoisse …
Vous l’avez compris, on tombait dans la deuxième catégorie.
On avait bien fait des listes de prénoms qu’on aimait, éliminé certaines combinaisons (Rox et Rouky, Tom et Jerry, Tic et Tac) mais on a passé des mois à reculer l’échéance, incapable de prendre une décision finale.** On s’était dit qu’on verrait bien. Quelle erreur de débutant.
Quand la sage femme qui commençait à trouver que twin I et twin II c’était ‘mignon mais quand même’ nous a suppliés de leur donner des prénoms, on a paniqué. On a choisi chacun notre prénom préféré dans notre liste de prénoms de garçons et on n’a même pas pensé à les associer l’un avec l’autre.
Résultat, il ne se passe pas une semaine sans qu’on nous rappelle notre nullitude***.
Parents indignes quatre heures à peine après la naissance… Qui dit mieux ?!
*Je n’ai rien contre ces parents, au contraire, si il y a une prochaine fois je ferais pareil pour éviter une deuxième grosse boulette.
**Paradoxalement, on avait choisi les deuxièmes prénoms!
**Oui j’invente un mot dans chaque billet. Et alors ?