mercredi 4 novembre 2009

Guilt trip

Après mon attaque de culpabilité vis à vis des prénoms des garçons dont je vous parlais la semaine dernière, je remets ça cette semaine. Ce blog devient un peu un substitut pour le divan du psy que je n'ai pas les moyens de me payer!
Ce coup ci, pas de mère indigne, mais plutôt fille indigne...


Profitant des vacances scolaires, ma maman est venue nous rendre visite cette semaine. Liam et Noah en ont bien profité, tout heureux d'avoir quelqu'un disponible 24h sur 24 pour jouer avec eux, les aider à marcher (l'obsession de Liam en ce moment, même s'il est à peu près aussi stable qu'un culbuto). Leurs parents aussi ont bien apprecié une paire de mains supplémentaire à la maison et une babysitter à qui ils font confiance à 100%. Quel bonheur le restau en tête à tête samedi soir et la grasse matinée dimanche jusqu'à 9h ... Les plaisirs trop rares qu'on apprécie d'autant plus.


Mais la grand mère est repartie aujourd'hui.
Ce matin, en disant aurevoir aux petis grumeaux, elle était en larmes. Et pas des petites larmes qu'on essuie au coin de l'oeil. Non, non, des grosses larmes, avec des sanglots et tout et tout. Comme à chaque fois.
Et à chaque fois, il me faut une semaine pour m'en remettre. Enorme culpabilité qui m'assaille. Remise en question des choix que j'ai fait. Vivre aussi loin de ma famille, les petits enfants de mes parents qui grandissent par correspondance. Je sais bien que l'on ne fait pas des enfants pour ses parents mais je me reproche de les empêcher de les voir assez souvent parce que jai choisi de vivre à l'étranger. J'ai grandi dans une famille très unie, je voyais mes grands parents maternels tous les jours et mes grands parents paternels tous les weekends. Je suppose que les garçons n'auront jamais la même relation avec leurs grand parents en les voyant si peu. On a beau vivre à l'ère de Skype et de la webcam, ce n'est pas la même chose. Mais que faire... rentrer en France n'est pas d'actualité... je laisse venir mes parents aussi souvent qu'ils veulent mais ce n'est qu'une semaine par ci par là quand les congés, les finances et la vie en général le permettent...


Et puis j'ai fait les comptes. Depuis la naissance des garçons, entre ses vacances en Ecosse et nos vacances en France, ma mère a passé 67 jours avec ses petits enfants. 67 jours entiers, jour et nuit, puisqu'elle reste chez nous, qu'elle dort dans leur chambre. Ca fait presque 1 jour sur 5. Je déculpabilise un peu.

Et vous, vous vivez près de vos parents? Vous gérez ça comment?

7 commentaires:

  1. oh lala!!! Big Question!
    C'est un gros probleme chez nous aussi. De mon cote, on ne me le reproche pas, ma mere m'a toujours poussee a vivre a l'etranger parce qu'elle savait que comme ca je m'epanouirais. Mais maintenant, la vie allant, pas souvent aussi bien qu'on veut, les problemes de ma famille me font culpabiliser...maman qui fait la crise de la 50aine, jumeau qui trouve pas de boulo, papa qui nous fait une appendicite a 55 ans...
    Du cote de Stephane, ca a ete tres dur des le debut de notre vie a Londres: je l'arrachait a sa famille qui a toujours vecu dans le meme trou pomme depuis 1650 (si si c'est vrai!!!). Sa grand mere malade pleurait a chaque fois qu'on repartais pour Londres, sa mere trop fiere pour pleurer mais dont la voix cassee laisse paraitre sa detresse, son pere qui nous fait toujours son sourire-grimasse triste en agitant la main...
    A chaque fois c'est pareil, je m'en veux de ne pas etre la pour ma famille, d'avoir arrache Stef a sa famille, et Stef me dit a chaque fois qu'il rentrer en France...
    Et puis maintenant que j'ai pris la decision de faire un enfant, c'est encore pire, car je me pose les meme questions que toi.
    Je m'etais toujours juree que mes enfants pourraient jouer avec leurs grand-peres (ils en auront 3 vu que la mere de Stef est remariee), chose que je n'ai pas eu etant enfant.
    Mais loin comme ca, comment cela sera-t-il possible?
    Les grands parents ne pourront pas les voir grandir, suivre chaque etape de leur croissance...etc...
    Mais comme tu le dis, on ne fait pas tout cela pour nos parents mais pour nous.
    Donc on reste...et les grands parents s'adaptent, ils deviennent modernes, voyagent (oh il y a un monde avec des pays et des continents autres que la france sur terre???!!! :oO)...

    RépondreSupprimer
  2. Pepette,

    Je suis ton blog depuis longtemps mais ne me suis jamais fait connaitre, il est donc temps d'y remédier! :)

    Je suis originaire de Rouen, j'ai vécu 5 ans à Edimbourg (2003-2008) et suis moi aussi tombée amoureuse d'un petit chimiste avec qui j'ai vécu 3 ans. Nous sommes aujourd'hui séparés et je vis à Paris depuis un an et demi, où je suis traductrice. Mon premier vrai boulot de traductrice était d'ailleurs à Glasgow (Hillington!) et je faisais tous les jours la navette dans ce bon vieux train Scotrail.

    Je suis tombée sur ton blog par hasard, un triste jour où l'Ecosse me manquait (cela m'arrive très souvent) et j'ai adoré te lire, tu me "reconnectes" avec l'Écosse, tu décris tellement bien les choses, et toujours avec une pointe d'humour. Tes grumeaux sont magnifiques, complètement craquants!

    Je voulais te dire que ma maman aussi n'arrêtait pas de pleurer à chaudes larmes à chaque fois qu'elle devait partir (et je n'ai pas d'enfants!) et faisait tout pour que je culpabilise: "ah j'ai qu'une fille et ma seule
    hantise c'était qu'elle aille habiter à l'étranger, et bien voilà c'est fait, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça" etc etc.)

    C'était très dur, elle faisait du bon boulot, je culpabilisais énormément pendant des semaines, j'en pleurais... mais je crois que tu dois vivre là où tu te sens le mieux. Moi je suis rentrée en France (parce que mon nouveau copain, que j'ai rencontré à Glasgow et qui est français) me l'a demandé, et aussi parce que
    je savais que ça ferait plaisir à mes parents, mais aujourd'hui le manque se fait cruellement sentir, et même si je suis bien ici, j'ai toujours la larme à l'œil quand je pense à l'Écosse, j'ai toujours le sentiment d'avoir été un peu "arrachée" de là-bas.

    Donc réfléchis bien à tout ça, c'est un choix on ne peut plus difficile, j'ai l'impression qu'il y a toujours des perdants.

    Courage Pépette, et tente de déculpabiliser!

    Bises! xx

    RépondreSupprimer
  3. Pepette, Je culpabilise aussi d'etre loin de mes parents, mais je fais avec sans trop de mal. Le gros probleme est plutot l'incomprehension totale entre mon english husband et ma famille francaise, du coup on termine toujours par des disputes entre lui et ma mere des deux jours de cohabitation!Je reve d'entente cordiale et je garde espoir !!

    RépondreSupprimer
  4. Quant à moi qui ai "arraché" mon mari écossais à sa terre natale, je culpabilise pour mes beaux-parents qui ne voient leurs petits-enfants que deux fois par an. On entretient la relation par des coups de fil, des envois de photos et de dessins mais c'est peu, c'est sûr.

    RépondreSupprimer
  5. Tash - c'est sur que l'on vit maintenant à une époque où les gens voyagent plus et sont plus prêts à faire leur vie à plus de 10km de leurs parents (la famille de Steph c'est comme la mienne!) donc on est de plus en plus nombreux et nombreuses à faire pleurer nos parents (et beaux parents). En méme temps, rentrer en France ne veut pas forcément dire s'installer à coté des parents, vu comme c'est difficile de trouver du boulot alors est ce qu'on les verrait plus, pas sur...Petite anecdote, ma mère vient plus facilement me voir moi en Ecosse qu'elle va voir mes soeurs en Normandie ou à Toulouse! Bon d'accord j'ai le grumeau factor mais quand même!

    Sandie - merci de te dévoiler, j'adore découvrir de nouveaux lecteurs!
    Tu as raison c'est un choix difficile et pour l'instant, je ne suis pas prête à rentrer et surtout pas par culpabilité. Ca va faire 10 ans que je vis ici, c'est ici que je suis devenue une 'adulte' en quelque sorte, passée du statut d'étudiante à young professional, c'est ici que mes enfants sont nés après tout, que nous sommes devenus une famille... mais cest dur de vivre avec cette culpabilité de faire souffrir sa famille...

    Virg - ah ne m'en parle pas de l'incompréhension husband-belle maman! Ici c'est pas des disputes, le Petit Chimiste est plutot du genre cool mais c'est les regards désespérés si je fais mine de les laisser en tête à tête ne serait-ce que 5 minutes !!!

    Pascale - je suis sure que tu ne lui a pas mis le couteau sous la gorge!

    RépondreSupprimer
  6. Je voulais commenter depuis que tu as écrit le billet et je le fais maintenant!

    Ma mère pleurait parfois d'ennui quand je vivais à Londres, c'était très difficile. J'avoue qu'à cause de ça, je n'aurais pas fondé ma famille en Europe -- faut dire que je viens d'Amérique du Nord, c'est plus loin... Mais oui, j'aurais tristement cédé à la culpabilité -- et à l'envie d'avoir un coup de main!

    Mais là, ma mère habite à 30 minutes de chez nous (super pratique pour avoir un coup de main!) et mes beaux-parents, à 1h15, et ces derniers pensaient qu'on avait choisi d'habiter plus près de chez mes parents à moi parce qu'on aimait mieux ma famille... (Alors qu'on a choisi la ville et le quartier avant tout, bien sûr). C'est rigolo de comparer les échelles de distance comme ça: ils peuvent relativiser en se disant qu'on est bien plus près, maintenant qu'on n'habite plus à Londres!

    RépondreSupprimer
  7. j'ai les mêmes états d'âme que toi par rapport à nos parents. les miens plus que ceux du Chéwi, car dans ma famille, on a tous toujours habité les uns à coté des autres, max 20 kilometres... j'ai grandit avec mes cousins, j'etais chez mes grands parents quand je voulais...

    on n'est pas parti aussi loin que toi, on n'est "qu" à 400 kilometres, mais ça limite les visites... et souvent ma mere (surtout) trouve les bons mots qui te font bien mal, sans le vouloir surement, mais bon...

    RépondreSupprimer

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...